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Loi Duplomb : un recul historique pour notre santé publique
Ce mardi 8 juillet, l’Assemblée nationale a définitivement adopté la loi Duplomb. Un recul historique pour l'agriculture, la santé publique, la biodiversité.

Ce mardi 8 juillet, l’Assemblée nationale a définitivement adopté la loi Duplomb – que beaucoup surnomment déjà la “loi Poison”. C’est un recul historique pour l’agriculture ; pour la santé des agriculteurs et agricultrices, des françaises et des français, de la biodiversité ; et c’est un recul historique pour l’attractivité de la Bretagne.
En réintroduisant certains pesticides interdits en France, l’aile droite de l’Assemblée Nationale allant du bloc central au Rassemblement National vient de voter pour un recul historique en matière de santé publique et de protection de la biodiversité. Fleur Breteau, de Cancer Colère, le dit bien : “La science est pourtant catégorique : Certaines substances interdites depuis 40 ans sont encore détectées dans les cheveux des enfants. Comment croire une seconde que nos corps n’en sont pas affectés ?”. Comment, dès lors, le gouvernement peut-il “en même temps” défendre un registre national des cancers ET faciliter l’usage de substances cancérogènes ? C’est à n’y rien comprendre.
En levant les contraintes sur les extensions d’élevage, la loi Duplomb met aussi sérieusement en péril la santé des bretons et l’attractivité de notre territoire, la Bretagne.
Depuis une quarantaine d’années, la prolifération des algues vertes s’accentue du fait de l’augmentation des rejets de nitrates liés à l’agriculture intensive et aux élevages industriels. Nos plages sont empoisonnées, certaines sont fermées au public, et les risques encourus par les habitantes et habitants du littoral et les touristes ne sont plus à prouver.
Le 24 juin 2025, la cour administrative d’appel de Nantes a condamné l’État pour sa responsabilité dans la mort d’un jogger, “en raison des ses carences dans la mise en œuvre de la réglementation européenne et nationale destinée à protéger les eaux de toute pollution d’origine agricole”. Et que fait l’État ? Il facilite l’extension des élevages intensifs responsables de la prolifération des algues vertes.
C’est à n’y rien comprendre.

Mobilisation contre la loi Duplomb, Paris, 8 juillet 2025
L’intensification des élevages industriels a un autre effet sur le territoire breton : c’est l’augmentation des émissions d’ammoniac. En Bretagne, 97% des émissions d’ammoniac sont issues de l’agriculture et notamment des élevages industriels et de l’usage excessif d’engrais azotés. L’ammoniac contribue à la formation de particules fines (PM2.5) qui favorisent le développement de maladies respiratoires et cardiovasculaires (responsables de 40 000 décès prématurés par an en France métropolitaine). En Bretagne, les concentrations de particules fines dépassent les seuils recommandés par l’OMS, et si l’objectif affiché de la France est de baisser de 13% les émissions d’ici 2030 par rapport à 2005, elles ont augmenté de 0,8% entre 2023 et 2024. Avec la loi Duplomb, l’objectif est intenable.
Ce jour, j’ai interpellé le gouvernement pour lui demander quelles mesures concrètes il compte prendre pour encadrer plus strictement le développement des élevages industriels. J’ai proposé, notamment, d’instaurer un moratoire sur les nouveaux projets ou extensions dans les zones où les concentrations de particules fines dépassent les seuils recommandés par l’Organisation mondiale de la santé.