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🌊 Retour sur les Rencontres du droit à l’océan !
Merci à toutes et tous d’avoir été si nombreux samedi à la Cité de la Voile à Lorient !

Un super moment d’échanges avec Azenor Le Gal, Mathieu Bellay du FRENE, Tom Daune, animé par Pierre Meisel, et avec Sarah Lelong, Charles Braine et Fabienne Charles.
Deux tables rondes, deux échanges pour dresser les constats de l’accès à l’Océan et de tenter d’apporter de premières pistes de réflexion pour un véritable droit à l’Océan.
Favoriser l’accès à l’Océan et à la nature pour les jeunes du territoire
Sur l’accès aux loisirs et à la mer pour les jeunes, l’enquête que j’ai réalisé dans les écoles, collèges et lycées de la circonscription a permis de récolter près de 400 réponses et de montrer que si la nature et l’océan sont des terrains uniques pour favoriser la santé, l’émancipation et l’apprentissage de la citoyenneté des jeunes et des enfants, il existe de fortes inégalités d’accès sur le territoire.
Le facteur géographique joue un rôle majeur : « il faut prendre trois bus pour aller à la mer depuis Lanester. »
70 % des enfants de cadres ont déjà pratiqué une activité nautique hors école, contre 50 % pour les enfants d’ouvriers/employés ;
Et le genre, s’il n’a pas à priori d’incidence sur l’accès au littoral, à la mer et aux sports nautiques, a des conséquences sur les représentations : les jeunes filles s’approprient très bien l’espace littoral et pratiquent autant les sports nautiques que les jeunes garçons, mais elles sont largement sous-représentées dans la course au large.
Mathieu Bellay, par le biais du FRENE nous le dit :
« Les enfants et jeunes français passent dix fois moins de temps dehors qu’il y a trente ans et 40% des 3-10 ans ne jouent jamais dehors en semaine »
Une étude issue du Manhattan College, à New York, montre que si 71 % des mères jouaient dehors chaque jour quand elles étaient enfants, seuls 26 % de leurs propres enfants en font autant, soit quasiment trois fois moins. Et les conséquences sont fortes : plus de myopie, de diabète, d’obésité, des troubles forts de la santé mentale…
Alors, comment on change les choses ?
Les changements se feront sur le temps long : nous avons besoin de politiques publiques durables, avec un soutien aux structures qui favorisent l’accès des jeunes Ă la mer et aux loisirs nautiques sur le long terme, des transports adaptĂ©s et accessibles, et un urbanisme qui ne sert pas uniquement le tourisme, mais aussi les habitantes et habitants du territoire. Le FRENE milite Ă©galement pour une plus large place Ă l’école dehors, Ă l’éducation Ă la nature et dans la nature. Une PPL transpartisane portĂ©e notamment par le dĂ©putĂ© Ă©cologiste JĂ©rĂ©mie Iordanoff s’intĂ©resse Ă la question en favorisant l’accès Ă la nature des plus jeunes. Des expĂ©rimentations pourraient aussi ĂŞtre faites, ici dans le Pays de Lorient.
Enfin sur la place des femmes dans les sports nautiques et notamment la course au large, un travail d’ampleur est à mener pour permettre aux femmes de courir, d’avoir des moyens pour le faire, et de pouvoir le faire en toute sécurité, notamment vis à vis des violences sexistes et sexuelles.
Nous avons terminé par un exemple concret d’une ville qui accompagne ses jeunes vers la mer, avec le projet mené par Lanester en partenariat avec Surfrider et J’ai Vu un documentaire. Merci aux intervenant·es et aux enfants de Lanester pour la projection de leur documentaire issu de ce projet, sur le Vendée Globe !
Assurer la pérennité des métiers de la mer
Sarah Lelong et Charles Braine Ă©taient Ă l’UNOC, la ConfĂ©rence des Nations Unies sur l’OcĂ©an et ne nous en ont pas apportĂ© de bonnes nouvelles. Il n’y a pas eu d’avancĂ©es majeures lors de l’UNOC, alors mĂŞme que l’ocĂ©an est essentiel : Ă la rĂ©gulation du climat, Ă la prĂ©servation de la biodiversitĂ©, et Ă la pĂ©rennitĂ© des mĂ©tiers de la pĂŞche et de toute la filière maritime.
Les ressources halieutiques ne croĂ®tront pas, nous devons rĂ©partir la ressource et soutenir un modèle crĂ©ateur d’emplois pour les petits pĂŞcheurs, plutĂ´t qu’un modèle qui favorise quelques acteurs industriels qui s’accaparent la ressource. Il y a un enjeu de consommation, Ă prĂ©fĂ©rer les poissons de nos cĂ´tes : le congre, le maquereau, le tacaud… plutĂ´t que le saumon d’Ă©levage ou la crevette d’AmĂ©rique centrale.
A terre ou en mer, les métiers sont en crise : dans 10 ans, la moitié des pêcheurs partiront à la retraite, comme la plupart des fileteuses du port de pêche. Alors oui, il y a un enjeu de répartition des quotas, pour favoriser l’installation des plus jeunes, mais il nous faut aussi moderniser la flotte (plus sobres, plus confortables) et améliorer les conditions d’embarquement, notamment pour les femmes. Les formations, en lycée maritime également, souffrent de trop peu de valorisation.
Enfin la transition ne peut plus attendre vers une pêche qui protège la biodiversité, qui préserve l’avenir des pêcheurs et des métiers de la mer. Pour ça, nous aurons besoin de tous les acteurs de la filière, les pêcheurs, les mareyeurs, les scientifiques, les élus locaux et nationaux, les associations…
Nous poursuivrons ce travail pour nourrir une initiative parlementaire en faveur du droit à l’océan.
Merci Ă Code 0 pour le buffet, et Ă la Sellor et la CitĂ© de la Voile pour l’accueil.